Resto Plateau, entreprise d’insertion

Sur son site Internet (restoplateau.com), l’entreprise d’insertion Resto Plateau, se présente ainsi : « Acteur de l’économie sociale, Resto Plateau est un organisme à but non lucratif dont la mission est de favoriser l’autonomie, l’inclusion et l’accès à des ressources permettant de répondre à des besoins essentiels tels que la sécurité alimentaire, auprès de la communauté montréalaise et des environs. Par son volet entreprise d’insertion, Resto Plateau propose un travail, une formation professionnelle et un accompagnement social, dans l’objectif de servir de tremplin vers le marché de l’emploi et les métiers de la restauration. »

Nous leur avons posé quelques questions afin d’en savoir plus sur eux mais aussi de s’inspirer de leur expérience afin d’accompagner les entreprises partenaires du programme Destination Emploi

  • Qu’est-ce qui vous a amené à faire de la réinsertion sociale ? 

En 1992, les intervenant.e.s du quartier font un double constat : d’une part, on observait un accroissement de la pauvreté, un taux élevé de personnes seules et une augmentation de la demande pour les banques alimentaires. D’autre part, les intervenant.e.s communautaires se disaient de plus en plus interpellé.e.s par la pénurie d’emplois, le manque de formation professionnelle et par la nécessité du développement de l’employabilité pour les personnes exclues du marché de l’emploi.

Il existait donc un besoin réel pour une nouvelle ressource qui pouvait répondre à la fois aux problèmes de la sécurité alimentaire, de l’isolement et de la précarité, ainsi qu’aux besoins d’employabilité des habitant.e.s du quartier. Soit un restaurant communautaire et une entreprise d’insertion, sous un seul toit.

  • Quels types de profils ont vos candidats ?

Nos candidat.e.s sont des personnes qui vivent des défis multiples. Certaines sont éloignées du marché de l’emploi, avec des expériences de travail au Québec, et hors du Québec, limitées. D’autres font face à des défis d’intégration socioculturelle, ainsi que des obstacles en matière de la reconnaissance de diplômes obtenus dans d’autres pays. Il peut aussi arriver que des candidat.e.s connaissent des difficultés à conserver un emploi ou encore rencontrent des défis liés à la santé mentale ou physique, à des troubles d’apprentissages, etc.  

  • Quels sont les défis que vous rencontrez au quotidien ? Comment est-ce que vous vous êtes adaptés ?

Les défis viennent avec les apprentissages que nos travailleurs.ses ont besoin de faire et du cheminement individuel à chacun.  Pour certain.e.s, le défi est de s’affirmer et de prendre sa place dans une équipe, pour d’autres ce sera de trouver la motivation intrinsèque à finir un projet.  La majorité du temps, quelqu’un qui fonctionne bien au départ et qui commence à avoir des petits retards en cours de route, est un signe d’une motivation chancelante et pas forcément un problème relié à la gestion du temps. C’est le travail des intervenant.e.s psychosociaux d’accompagner les travailleurs.ses dans cette réflexion et d’amener les personnes à puiser dans leur coffre à outils interne pour dépasser ces limites.  

  • Un conseil pour une entreprise qui démarre en réinsertion ? 

Croire en son projet.  Démarrer demande du temps, de l’énergie, de la patience et surtout de la confiance !

  • 3 avantages / 3 inconvénients ? 

Avantages

  • Des gens motivés et ouverts à apprendre
  • Avantage après formation d’une main-d’œuvre qualifiée et prête au marché de l’emploi
  • Un accompagnement par l’entreprise d’insertion dans les diverses étapes des apprentissages comme les stages, l’insertion en emploi après parcours, etc.

Inconvénients 

  • Les premiers pas dans l’entreprise d’insertion peuvent demander plus d’encadrement que ce que l’on aurait besoin dans un emploi « régulier »; certain.e.s en sont à leurs premiers pas sur le marché du travail ou dans les métiers de la restauration et ceux connexes à la restauration.
  • Certain.e.s candidat.e.s ont encore besoin de cheminer au niveau personnel avant tout (avoir une réponse à leurs besoins de bases, travailler les attitudes, etc.) et ce, tout au long du parcours.  L’inconvénient étant que, parfois, l’intégration en emploi post-parcours présente quelques défis encore pour certain.e.s de par ce cheminement personnel en voie de complétion;  notre suivi post-parcours sert, entre autres, à répondre à ces besoins.
  • Les choses à considérer avant de se lancer ? 

Avant de se lancer, comme dans tout plan d’affaires, il est important de se questionner sur le marché que l’on veut développer et bien comprendre les critères de définition d’une entreprise d’insertion.  Ensuite, se doter d’un plan d’affaire bien solide.  Pour faire devenir une entreprise d’insertion, il est important de faire une démarche d’accréditation auprès du Collectif des Entreprises d’Insertion du Québec (CEIQ).  Il est possible de s’informer sur le sujet, ici : http://collectif.qc.ca/les-entreprises-dinsertion/devenir-une-entreprise-dinsertion/

  • C’est quoi la plus grande qualité du manager de vos jeunes ? 

La capacité d’écoute. Être à l’écoute des besoins spécifiques de chacun.e afin de les aider à réussir non seulement pendant le parcours, mais aussi de les outiller pour après.

  • Quel est votre taux de réussite ? 

Plus de 80 % des gens complètent le parcours, et au moins 55% arrivent à trouver un emploi dans les premières semaines suivant la fin du parcours.  Évidemment, c’est un peu plus difficile en ce moment dans les métiers de la cuisine mais avec l’été qui vient, la possibilité de réouverture des terrasses etc., ça va reprendre!  De plus, nous formons aussi un peu à des tâches connexes telles le service clientèle, ou encore la manutention, ce qui permet aux personnes d’être encore plus polyvalentes et de s’ouvrir des portes dans d’autres créneaux.

Merci beaucoup à Simon Talbot, chargé des partenariats d’avoir répondu aussi généreusement à nos questions.

Pour en savoir plus : https://restoplateau.com/

Indiquez votre adresse courriel ici

Promis, on ne vous enverra pas de spam.