Voici ce que nous avons pu observer ces derniers temps en étant à l’écoute de nos partenaires communautaires, des candidats-es mais aussi des entreprises avec lesquelles nous avons la chance de travailler dans le cadre de notre mission en employabilité :
1. UNE AUGMENTATION DU NOMBRE DE PERSONNES NI EN EMPLOI, NI AUX ÉTUDES, NI EN FORMATION (NEEF)
On note que de plus en plus de jeunes sont dans cette situation. En septembre 2018, c’était 779 000 jeunes au Canada qui étaient NEEF. Se retrouver dans cette situation c’est être plus à risque de vulnérabilité car une forme de désengagement et d’exclusion sociale se manifeste avec le temps. Pour les jeunes, cette situation est d’autant plus vraie qu’à âge égal, les jeunes non-NEEF acquièrent des compétences et de l’expérience et l’écart se creuse rapidement.
2. DES JEUNES EN DÉCROCHAGE PLUS DIFFICILES À REJOINDRE
On observe un phénomène de plus en plus important de « jeunes dans le sous-sol de leurs parents ». Ces jeunes s’isolent et ne fréquentent pas les lieux où il est possible de les rejoindre (organismes communautaires, écoles, etc.). Il faut donc rivaliser de créativité afin de se faire connaître auprès d’eux et les inciter à quitter leur zone de confort afin de sortir de leur isolement.
3. DES PERSONNES AUX PRISES AVEC DES DÉFIS DE PLUS EN PLUS IMPORTANTS (SANTÉ MENTALE, etc.)
Les personnes en situation d’exclusion connaissent de plus en plus de défis qui peuvent rendre leur chemin vers la réinsertion encore plus difficile. Les enjeux de santé mentale ou de dépendance en font partie. Les entreprises ayant des attentes et des objectifs toujours plus élevés, cette population se retrouve facilement sur le banc de la société alors qu’elle est apte à travailler.
4. UNE APPROCHE DIFFÉRENTE DANS LA RECHERCHE D’EMPLOI, EN PARTICULIER AVEC L’UTILISATION DU CELLULAIRE
Les jeunes en situation de décrochage utilisent davantage leur cellulaire que leur ordinateur au quotidien. Ils n’ont pas nécessairement l’habitude de consulter leurs courriels et ouvrir des documents pdf ou word est ardu sur ce type de support. Par ailleurs, ils préfèrent rechercher des emplois directement sur le terrain (cela leur semble plus facile et spontané) et se voient renvoyés sur les sites internet des organisations, ce qui limite non seulement le contact humain mais aussi leur motivation et leurs chances de réussite.
5. UN BESOIN DE SENSIBILISATION ET DE FORMATION DES ENTREPRISES POUR ACCUEILLIR LES PERSONNES EN RÉINSERTION
Les entreprises ne sont pas toujours au fait ou même sensibilisées aux enjeux qu’implique le fait d’accueillir une personne en réinsertion et cela peut conduire à une expérience décevante des deux côtés, que personne n’aura envie de reproduire.
6. DE NOMBREUSES PERTES D’EMPLOI ET UN MILIEU CHAMBOULÉ, l’impact de la Covid-19
La situation de COVID-19 a entraîné de nombreuses pertes d’emploi. Le marché de l’emploi s’est retrouvé totalement bouleversé. L’augmentation des personnes sans emploi s’ajoute au bassin des personnes en réinsertion. Cela limite les chances des personnes en réinsertion de trouver un emploi, celles-ci se retrouvant en concurrence avec d’autres candidats sur le marché du travail.
La COVID-19 a entraîné des dépôts de bilan et des licenciements importants dans plusieurs organisations. On passe d’une situation de pénurie de main d’œuvre à une situation de pénurie d’opportunités d’emploi : les ressources humaines sont moins recherchées, et par conséquent, les personnes en réinsertion sont éprouvées..
La recherche d’emploi, dont les évènements de mise en relation chercheurs-ses d’emplois/employeurs se faisaient en majorité en personne ou présentiel, a totalement été chamboulée par la COVID-19. En quelques semaines, tous les événements sont passés en mode virtuel….
Pour chacun de ces enjeux, la SDS cherche à adapter créativement son approche avec pour objectif principal celui de faire vivre à l’entreprise et au candidat une expérience positive. Ce que nous voulons avant tout, dans le respect du rythme de chacun, c’est que le recruteur et le candidat aient envie de reproduire l’expérience et encore mieux : de la prolonger.